Cercle de Voile de Touraine
Le Cercle de Voile de Touraine est un club de voile de Tours (Indre-et-Loire) fondé en 1884 sous le nom de Rowing Club de Tours. C'est à ce jour, la plus ancienne association Loi-1901 encore en activité en Indre-et-Loire.
Noms précédents | Rowing Club de Tours, Cercle Nautique de Touraine |
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Fondation | 1884 |
Couleurs | bleu et rouge |
Siège | Chemin de Portalis, 37200 Tours |
Site web | https://www.cvtouraine.fr/ |
Histoire[modifier | modifier le wikicode]
La pratique des sports nautiques et du canotage arrive en France au XIXe siècle, les premiers clubs s'ouvrent dans les années 1840 au Havre. Sous le Second Empire, le nautisme et le "yatching" se développent, notamment grâce à la bourgeoisie. Le Yatching Club de France est fondé sous le parrainage de Napoléon III en 1867[1] et le premier championnat de France est organisé en 1875[2].
Les origines : le Rowing Club de Tours (1884-1936)[modifier | modifier le wikicode]
En Touraine, les sports nautiques se développent à la même période. Un première société, regroupant les premiers pratiquants est déclarée en 1883, la Société nautique de Tours[3](SNT). En 1884, une seconde société est fondée, le Rowing Club de Tours[3]. Dans ses statuts, relayés par la presse de l'époque, il est précisé que le club s'occupe « du canotage, de l'aviron, et de la voile »[4] et est présidé par M. Boyer, qui restera à sa tête du jusqu'en 1886[5]. Le club installe son garage à bateau sur l'Île-Aucard, en bords de Loire. Les régates d'Orléans, organisées le 1er juin 1884, sont la première compétition à laquelle participe un équipage du club, d'où ils ramènent une victoire[6]. En mai 1886, le club est endeuillé par le décès d'un de ses membres qui s'est noyé, un certain Vignal, pendant un entraînement[7]. Dans les années 1885-1890, le club rejoint l'USNLO, la fédération régionale des sociétés nautiques.
En 1888, le RCT commence à se faire un nom sur la scène nationale avec la seconde place de Georges Aubert aux championnats de France[8]. Puis en 1889, les premiers résultats sur la scène internationale avec plusieurs prix lors des régates internationales de Paris et de Barcelone (Espagne)[9]. Dans les années 1890, le Rowing-Club organise des régates internationales. En 1895, Armand Mame, membre de la famille d'éditeurs éponyme, prend la présidence du club[10]. À la fin des années 1890, le club se diversifie en accueillant une section athlétique et en compose une équipe de football suite à la fusion entre la Société sportive de Tours et le Rowing-Club[11].
Avec la loi sur la liberté d'association du 1er juillet 1901, le club se déclare en préfecture en 1902, et installe son siège au 42, Avenue de Grammont, dans le centre-ville de Tours, chez Georges Million, directeur en assurances[12]. Le RCT se fixe comme but de « développer pour la jeunesse le goût des exercices de plein air ». En partenariat avec les autres sociétés sportives tourangelles, le RCT organise dès 1903, le Tour de Tours pédestre. Autre événement majeur de la vie du club, les régates du 14 juillet, qui avec le temps deviennent un événement majeur de la scène nautique française.
Tout au long du XXe siècle, à la faveur de la disparition des autres sociétés telles la SNT, le RCT continue son développement notamment en récupérant l'activité voile de son ancienne concurrente[13] et construit la première base nautique sur le Cher à Saint-Avertin (sur l'Ile-Vierge). En 1936, le club modifie largement ses statuts et change de nom pour devenir le Cercle Nautique de Touraine[12].
Le Cercle Nautique (1936-1956)[modifier | modifier le wikicode]
Malgré les évolutions et les nouvelles pratiques, comme les sports d'hiver, la natation ou le secourisme, le club reste marqué par sa tradition élitiste et bourgeoise, maintenant les usages de parrainages, l'assiduités aux activités administratives et sportives[14] ou le respect de l'éthique nautique, un ensemble de normes qui « différencient le véritable yachtman du faux-amateur fortuné »[15]. Le Cercle dispose aussi d'une section à Chinon, lui permettant de participer aux régates sur la Vienne, en plus de la Loire. La voile prenant une partie de plus en plus prépondérante, les pratiquants de l'aviron partent vers un nouveau club, le Tours Aviron Club, installé sur les rives du Cher[13].
La Seconde Guerre mondiale affecte durement l'association. Les archives disparaissent dans l'incendie du 20 au 22 juin 1940 du centre-ville de Tours[16]. Les bombardements allemands sur le nœud ferroviaire détruisent le hangar à bateaux de Saint-Avertin. Le club est toutefois agréé par le Commissariat à l'Education générale et aux Sports, conformément à la loi du 20 décembre 1940. Cette agrément, obtenu en 1943 permet au CNT de maintenir, à minimum ses activités (il participera à une quinzaine de compétitions comme les championnats de France) et de pouvoir réclamer des dommages de guerre[17]. Le club doit aussi faire face aux lois répressives de Vichy qui affectent toutes les strates de la société dont le sport. Le vice-président, Jacques Schtein, médecin à Chinon, doit prouver qu'il n'est pas juif auprès des autorités, sans quoi le club ne pourra obtenir les dommages de guerre pour la destruction de son matériel. C'est la démission, officielle, du Dr Schtein qui permettra de débloquer les fonds. Officieusement, Jacques Schtein est maintenu à son poste avec le soutien du Cercle et du président Ferdinand Texier[13].
Au sortir du conflit, le club se relance pleinement. Plusieurs président se succèdent, et une école de voile ouvre sous la houlette de l'ancien résistant, l'Abbé Froger[13]. En 1956, le club change une seconde fois nom pour prendre celui qu'on lui connaît aujourd'hui[18].
Notes et références[modifier | modifier le wikicode]
- ↑ Thierry Terret (dir.), Histoire des Sports, Paris, Ed. L'Harmattan, 1996
- ↑ Georges Vigarello, Du jeu ancien au show sportif, Paris, Le Seuil, 2002
- ↑ 3,0 et 3,1 Registre d'inscription (1881-1901), 4M174, AD37
- ↑ L'Union libérale, 28 mai 1884, consultable sur Retronews.fr ici.
- ↑ L'Union libérale, 29 mars 1886, consultable sur Retronews.fr ici.
- ↑ L'Union libérale, 2 juin 1884, consultable sur Retronews.fr ici.
- ↑ L'Union libérale, 21 mai 1888, consultable sur Retronews.fr ici.
- ↑ L'Union libérale, 21 mai 1888 consultable sur Retronews.fr ici.
- ↑ L'Union libérale, 2 juin 1889, consultable sur Retronews.fr ici.
- ↑ L'Union libérale, 14 mars 1895, consultable sur Retronews.fr ici.
- ↑ L'Union libérale, 12 septembre 1897, consultable sur Retronews.fr ici.
- ↑ 12,0 et 12,1 Déclaration n°7 du 18/03/1902, Registre d'inscriptions, 4M197, AD37
- ↑ 13,0 13,1 13,2 et 13,3 Jacques Galhardo, « Historique », site internet du Cercle de Voile de Touraine, https://www.cvtouraine.fr/le-club-de-voile-tours/ (consulté le 14/10/2023)
- ↑ Statuts adoptés par l'Assemblé Générale du 17 janvier 1936, Déclaration n°7 du 18/03/1902, Registre d'inscriptions, 4M197, AD37
- ↑ Stéphanie Brûlé-Josso, « Les plaisanciers et le vrai marin » dans Ethnologie Française, Vol. 42, 2012/4, pp. 773-745, Presses Universitaires de France
- ↑ Lettre du 13 mars 1942, Déclaration n°7 du 18/03/1902, Registre d'inscriptions, 4M197, AD37
- ↑ Statuts de la demande d'agrément n°6859 porté par le club le 10/04/1942 et obtenue le 04/11/1943, Déclaration n°7 du 18/03/1902, Registre d'inscriptions, 4M197, AD37
- ↑ Statuts adoptés lors de l'Assemblée Générale du 28 avril 1956, Déclaration n°7 du 18/03/1902, Registre d'inscriptions, 4M197, AD37